J'ai toujours du mal à apprivoiser les documentaires : quelle est la part d'authentique et celle qu'on sacrifie à la beauté filmique ? Oui, Jean-Michel Bertrand est passionné et dort dans la montagne, mais il se garde bien de montrer quand il fait ses courses ou recharge son téléphone portable. Ce dilemme perpétuel me rend un peu hermétique.
J'ai fini par adopter le film quand même. L'image et la musique y étaient pour beaucoup, mais il y a aussi quelque chose en plus, une ambiance qui plane et ne semble tenir à rien, qui nous tient compagnie et nous dissocie d'une scénarisation finalement accessoire. Ce sont les beaux moments qui comptent, et la beauté environnante dont il nous donne conscience. Pas de sentimentalisme bon marché donc, mais une œuvre qui peut emporter n'importe qui en nous rappelant à notre rapport au vivant.