Peu de temps après le « Social Network » de David Fincher qui disséquait avec brio l’ère numérique et le devenir du monde contemporain, c’est au tour de J.C.Chandor de s’attaquait à une problématique voisine.
Dans une célèbre firme d’investissement de wall street, les temps sont durs, un licenciement massif est alors opéré. Parmi les « dommages collatéraux » se trouve un certain Eric Dale qui, après 20 ans de bons et loyaux services, est gentiment sommé de prendre la porte. Seulement voilà, avant de partir, l’homme était en train de travailler sur un projet statistique indiquant qu’une violente crise était sur le point de toucher la firme. Après son départ, ces travaux sont repris par un collègue qui tire la même conclusion que lui, une chute violente des actifs de l’entreprise.
Tout le film met en scène cette nuit au cours de laquelle cette information capitale remonte progressivement la pyramide managériale de l’entreprise dans une suite de dialogues et de huis-clos d’une sécheresse assez impressionnante.
En effet, le film joue moins la carte du trop-plein que l’on a souvent vu dans les films mettant en scène le monde de la finance, mais marque davantage les temps morts et les silences qui apportent une profondeur non seulement aux personnages mais surtout au monde contemporain qui y est décrit, froid et implacable, nonobstant les destins individuels.