En se concentrant sur les derniers jours de la Callas, Pablo Larrain poursuit son exploration de la psyché de grands personnages féminins, après Jackie Kennedy et Lady Diana, en évitant toujours soigneusement les pièges grossiers du biopic.
Son style opératique, toujours d'un goût très sûr et magnant avec élégance l'emphase aussi bien que la litote, trouve ici l'occasion de s'exprimer avec justesse. Nous sommes littéralement dans la tête de Maria, avons avec elle d'étranges visions, revivons quelques moments clés de sa vie et ressentons cette dissociation progressive de l'esprit, du corps et de la voix.
Angelina Jolie est époustouflante d'élégance, Pierfrancesco Favino et Alba Rohrwacher sont formidables en domestiques souffre-douleurs énamourés de leur maîtresse, il faut dire captivante.
Le film possède certes un caractère un peu artificiel et compassé, mais ce style se marrie très bien au sujet, transformant l'agonie lente de la star en une sorte de marche funèbre d'une grande beauté : on appréciera l'exercice si on se laisse griser par les relents capiteux de la mort qui approche pour s'emparer d'une beauté déjà en partie disparue.
D'autres films de Pablo Larrain chroniqués ici : https://www.christoblog.net/