Dès que j'ai ouvert la porte de la salle de cinéma, pour aller voir un film pas du tout marquant, je suis tombée nez à nez avec la bande-annonce de Marie Madeleine. J'ai stoppé net mes gestes et subjuguée, je suis restée à fixer le drap éclairé. Pendant les deux minutes que durent les extraits du film, je n'ai pas pu détacher mes yeux des images. Et dès que la bande-annonce suivante a commencé je n'ai eu qu'une idée en tête : voir Marie Madeleine. Et dire que j'ai faillit le louper en pensant que je pouvais attendre de me le procurer autrement. Heureusement que mon sixième sens m'a poussé de nouveau vers les salles obscures car j'ai eu un réel coup de cœur pour ce film de Garth Davis.
J'adore de plus en plus les films traitant de la foi religieuse. Je compte, par exemple, parmi mes films préférés La Confession avec Romain Duris. Leur seul point commun est que, dès qu'on a fini notre visionnage, on a envie d'avoir la foi nous aussi. Quand je suis sortie de la salle après ma séance de Marie Madeleine j'étais toute ébranlée. Le film est puissant et tendre à la fois alors il nous émeu mais en plus de ça, quand on voit le lien entre Jésus et Marie on a une autre vision de la religion. Le film m'a parlé personnellement dans le sens où moi, non croyante, j'ai eu envie de croire en quelque chose avec autant de conviction que Marie, Jésus ou les apôtres. Pas forcément en Dieu parce que le film ne parle pas de ça, non, il est au-dessus de ça, le message est tout autre, encore plus puissant mais plus délicat, et plus affiné encore. Ça parle d'amour, celui avec un grand "A", celui qui nous pousse au dépassement de nos limites.
De plus, si on est vraiment pas touché par le message religieux du film, on est obligé de tomber sous le charme de la dévouée Marie, du courageux Jésus ou encore de l'attachant Judas. Oui j'ai bien dit "attachant" en parlant de Judas. Si il y a bien un personnage en plus de Marie qui retrouve toutes ses lettres de noblesse et son honneur dans ce long-métrage c'est bien le malheureux Judas, qui, dans ce film, se montre aussi important que le duo/couple célèbre. Les trois personnages principaux sont donc tous très séduisants. Et même si les apôtres sont un peu effacés, les autres personnages secondaires vu que quelques minutes nous marquent tous. Les acteurs n'y sont sans doute pas pour rien. En tout cas, Joaquin Phoenix, Rooney Mara et Tahar Rahim sont absolument géniaux. En les voyant à l'écran on remarque leur talent et dès qu'ils ressentent quelque chose, on éprouve pareil. J'ai quand même été bouche bée pendant deux heures.
Mais ce n'est pas tout. Marie Mardeleine a aussi ce genre de bande originale qui nous marque presque autant que le film lui-même. Pour une fois, les violons ne sont pas utilisés pour faire pleurer et en ça, on se doit de remercier ceux qui ont travaillé sur l'album du film. Les morceaux sont tous aussi puissants que les scènes qu'ils accompagnent. Autant dire que ça donne des frissons.
Le mieux c'est que tous les plans du film sont mesurés, recherchés, et très beaux. De très jolis paysages sont parfois mis à l'honneur, d'autres fois ce sont les relations entre les personnages qui sont filmés et quand les deux héros sont ensemble, ça donne toujours des belles images d'amour et de complicité. On aimerait alors que leur histoire dure des siècles mais ils n'ont même pas un an avant d'arriver à Jérusalem.
Je crois qu'en si peu de lignes on ne peut pas exprimer à quel point Marie Madeleine est un beau film. L'amour, la tendresse et la force qui émanent de ce film ne sont compréhensibles que quand on a visionné l'œuvre. Et c'est ce que je vous souhaite. Surtout que le message de fin est très beau et que Marie Madeleine et Judas ont enfin le droit de ne plus être considérés comme une simple prostituée et comme un rat avide d'argent.