Mais quels sont donc ce mystère, cette honte que traine avec elle Marie-Martine, qualifiée de fille perdue, et dont un écrivain cynique (Jules Berry, en sale type comme d'habitude) a fait un roman.
Le style et la construction du film, la mine affligée de Renée Saint-Cyr nous convainquent qu'on file droit dans le mélodrame, et sans doute pas de la meilleure inspiration. Le dénouement m'a confirmé la médiocrité cinématographique et littéraire du sujet: il n'est pas loin du grotesque. Je n'en attendais rien et c'est tant mieux.
Par une succession de longs flashback qui ouvrent progressivement les perspectives du drame, le réalisateur Albert Valentin aménage de façon très conventionnelle un récit dont les intentions, sinon les faits, sont assez lisibles. Il ne parvient jamais à introduire une quelconque intensité.
Il y a bien les séquences où Jules Berry fait le cabot dans la façon et avec son talent habituels; il y aussi la fameuse et unique scène -complètement inutile au demeurant- avec Saturnin Fabre, qui répète et commande, le regard grave et l'éloquence solennelle, à Bernard Blier de tenir sa bougie droite (à quoi ça tient une scène culte!); le reste, c'est du mélo courant, des personnages sans épaisseur ni hauteur.