Quand il fait chaud, trop chaud pour quoique ce soit, il suffit de se laisser transporter dans un endroit où la chaleur est habituelle, pour l'oublier pendant 90 minutes. C'est peut-être le principe de Marius. Car dans le Marseille de la belle époque, 1950 ? 1930 ? , et son vieux port si charmant, il y fait si chaud que le peuple se réunit au café de la Marine, chez le père de Marius, César, pour siroter un verre de rosé, discuter des affaires de chacun, à l'ombre, pour échapper à la jetée écrasée par la température. Ainsi dans la cité phocéenne, tout va pour le mieux, comme l'idylle secrète de Marius et Fanny. Bien que Fanny soit courtisée par le vieux marchand Honoré Panisse, elle est attirée par le jeune homme, alors que l'unique rêve de celui-ci est de s'échapper au large vers les îles lointaines.
Daniel Auteuil remet parfaitement en scène l'univers de Marcel Pagnol si particulier, si tendre et dramatique à la fois. Puis les acteurs jouent le rôle jusqu'au bout, et gagnent vraiment à être connus (Raphaël Personnaz, Victoire Belezy), car tenir 2x90 minutes avec l'accent marseillais n'est pas de tout repos, et cela suffit à démontrer les qualités des deux jeunes acteurs. Enfin, l'histoire nous transporte vraiment, si bien que l'on se croirait au cœur de Marseille, troisième personnage omniscient et présent sur toutes les scènes. Et c'est en cela que le film est formidable : il a réussi à nous faire oublier les 30 degrés de Paris ou de Lille bondées et surchargées. Après le film, j'ai eu envie de m'évader boire un pastis sur le Vieux-Port !