Injustice Story

Tout a été dit sur la performance magnifique des différents acteurs, Scarlett Johanssen , Adam Driver, tous les 2, tous les deux éblouissants, justes, émouvants, sensibles, offrant une belle palette d'émotions. C'est magnifique.
Le revert de la médaille, que l'on retrouve dans beaucoup de critique, concerne l'histoire un peu fade, un molle. Un divorce doit il etre le théatre de rebondissements? J'ai été accroché par ce film pendant plus de deux heures, la justesse du propos ne nécessite pas une histoire autre que celle servie.
Tout est juste dans le film, et filmé sous un jour rarement vu. Il y a 3 éléments intéressants qui rendent ce film différent.
Les deux conjoints ne se détestent pas. Ils ne peuvent juste, simplement plus vivre ensemble, séparées par leurs ambitions professionnelles, par des chemins de vie différents. Leur histoire est banale, ordinaire, diablement normal, d'autant plus déchirante.

Le film présente la bienveillance des deux conjoints qui n'ont aucune envie de se déchirer et qui ont encore l'un pour l'autre beaucoup de tendresse, une bienveillance rafraichissante qui est mise à mal par la froideur de la procédure, par l'engrenage du divorce. La caméra rend magiquement l'étrangeté de se parler par avocat interposé.
Enfin on voit la détresse d'un père, d'un gentil père, présent dans l'éducation, présent dans les jeux, qui voit les choses lui échapper. Parce que c'est comme ça. Les choses lui échappent et le père s'en rend compte par les yeux de son fils, de même que le spectateur. Petit à petit, l'enfant qui vit avec sa mère et sa famille, s'éloigne de son père sans en avoir lui même conscience. C'est pour moi le propos le plus juste et le plus sensible du film, voir ce père se rendre compte, malgré la place qui en définitive lui ai laissée par la mère, que son fils devient plus proche de la mère qui le quitte.

C'est injuste. Mais c'est comme ça, on y peut rien.