Une belle rencontre tout de même.
Aimant la science-fiction et les univers de Schuitten, à la vue du descriptif de se film je me suis littéralement jeté dessus sans même prendre le temps de visionner un trailer ou de lire une quelconque critique. C'est donc l'esprit libre de tout aprioris que j'ai entamé cette expérience audio-visuelle.
Le pitch est assez simple de prime abord ; un musicien septuagénaire exerce son art sur des instruments inspirés par le corps des femmes. Ces objets sont dessinés puis réalisés grâce à la collaboration d'un fils et de son père. Ce trio prospère jusqu’à ce que Jacob (le musicien) et Arthur (le dessinateur) rencontre Avril, une jeune photographe. Toute l'action terrestre est ponctuée par des flash info suivant le périple d'une mission spatiale ayant pour objectif de poser le pied sur mars. C'est avec ces éléments que le film va tenter une envolée poétique et on sens que Martin Villeneuve souhaite troubler les frontières de notre perception en usant de parallèles entre l'inspiration créatrice et la relation à l'autre (à la femme ou à l'homme), entre les corps céleste et les courbes féminines, entre le rêve et la réalité, etc. Et c'est la, je trouve en effet, que le film n'atteint pas son objectif ; on comprend assez rapidement la possible désincarnation d'Avril qui est la pour témoigner de l'intensité artistique des échange entre une vielle et une jeune génération, et a force de jouer avec la porosité de la lisière entre le dedans-le dehors, l'esprit-le corps, le réel-l’imaginaire, le réalisateur québecois arrive a étouffer ce procédé scénaristique et il perds en substance. Il en va de même pour les dialogues ; ils ne sont pas assez approfondis et laissent trainer de-ci, de-là quelques début de réflexions et l'on aimerait avec grand plaisir tirer un peu plus sur le fil pour voir ce qu'il y a véritablement dans le coffre des ses personnages. Et pour finir cette critique, il est triste de voir (ou plutôt d'entendre) la si petite présence musicale dans la bande son alors qu'il s'agit presque du sujet principal du film.
Bref malgré mon jugement, un peu sévère j'en conviens, cela reste un bon film notamment grâce à la fin et à son univers visuel. De plus lorsque l'on se renseigne un peu sur l'histoire de sa réalisation et des petits moyens de productions dont il a bénéficié, on ne peut qu’accueillir chaleureusement un tel travail ; surtout quand il nous propose un univers s-f à mille lieux de ce que l'on peut voir dans le cinéma contemporain et faisant honneur aux récits illustrés de la bandes des humanoïdes associé et de la belle période de metal hurlant.
Il reste un film a voir je pense, spécialement pour les passionnés de s-f.