Durant la Première Guerre Mondiale, un jeune soldat blessé au front est transféré dans un hôpital afin d'être soigné. Le temps de sa convalescence, il va faire la rencontre d'une institutrice dont il va tomber fou amoureux.
Le film a l'intérêt non pas de faire un film sur la guerre, mais ce qui est périphérique, à savoir les blessés du front, ceux qui reviennent amputés, avec une destinée incertaine, notamment sur avec les femmes, mais c'est également une histoire sur un amour fou. Celui de Guillaume Depardieu et Clothilde Courau (qui auront aussi une relation dans la vraie vie), avec les risques que le soldat retourne se battre, et qu'elle puisse être enceinte, donc mère et peut-être veuve avant d'être femme de. Mais il y a le plaisir des personnages secondaires, notamment la grande surprise de voir un Gérard Jugnot très touchant en soldat amputé bravache mais qui cache des failles, Bernard Giraudeau en médecin, et surtout, Kader Boukhanef qui incarne un soldat maghrébin qui est fou de douleur de perdre la photo de sa fiancée, au point qu'il va se suicider car il n'a plus d'attaches avec quoi que ce soit désormais.
C'est un drame filmé comme si des nuages cachaient le soleil, avec quelques scènes au front qui sont impressionnantes, dont un léger travelling aérien sur une tranchée avec des soldats qui semblent immobiles avant que le coup de sifflet de la bataille ne démarre.
Le choix du réalisateur Jean-Loups Hubert a été de privilégier la romance au profit de la guerre, ce qui a sans doute conduit à son terrible échec commercial, mais en tout cas, Marthe est un très beau film, à la périphérique sur la guerre, et qui y est en plein dedans lorsque les tourments sont là, aussi bien sur ceux au front que ceux qui sont en retrait.