A force de rechercher le jamais vu, le jamais encore "expérimenté", on finit par tourner "Martyrs", ou au moins, pour le commun des mortels, à aller le voir... Et puis, on regrette quand même salement d'être tombé dans le piège, et ce d'autant que le film n'est pas dénué d'ambitions : interroger la barbarie absolue de la torture (les images des camps de la mort reviennent, mêlées à tant d'autres abominations "modernes"), mettre le fanatisme religieux - fût-il adossé à une approche pseudo-scientifique de la recherche du divin - face à la bêtise de ses aspirations, offrir (peut-être) un commentaire social sur la façon dont les élites considèrent l'humanité ordinaire comme de la chair à leur disposition... Mais tout cela remplit la dernière demi-heure du film, de toute manière quasi-impardonnable (comme chez Haneke, il me semble qu'il y a une véritable haine de l'humanité à l'oeuvre ici), alors que la première heure, avec ses excès gore grand-guignolesques, nous allait très bien comme ça. [Critique écrite en 2008]