Le cinéma d'horreur français n'est pas un genre très prolifique, c'est le moins qu'on puisse dire. Très différent et souvent éclipsé par son homologue américain, ce sous-genre est pourtant garant d'un type d'horreur tout particulier, et "Martyrs" en représente un aspect extrême.
Réaliste, cru, très direct et sanglant au même titre que "A l'intérieur" (2007), "Martyrs" délaisse le fantastique, le mystérieux ou autre symbologie sataniste au profit du réalisme. Se noyant dans la torture et la violence (presque) gratuite, ce film fait de la souffrance tout un pan de sa réflexion. Cette dernière ne serait-elle qu'un chemin vers un autre monde ou une autre vérité ? Quelle est son origine et quel est son but ? Au sein de l'être humain, quel pouvoir a t-elle ?
Tout au long du film, le spectateur n'arrive pas à saisir ce qui arrive à l'écran et le fin mot de l'histoire n'est donné que dans la dernière partie. L'histoire, transportée par des méchants froids, sans identités et génériques, est empreinte du début à la fin d'inconnu. Pourtant solidement ancré dans le réel, le film dépeint quelque chose qui nous dépasse : vers où va cette violence aveugle ? Le pourquoi du comment nous échappe.