Quand Michael Bay a annoncé son intention de remaker le cultissime "Texas Chainsaw Massacre" de Tobe Hooper, le monde s'est mis à tourner à l'envers le temps de quelques minutes. Quelques hippies sur le retour brûlaient ce qu'il restait de leur soutien-gorge, les chiens ont commencé à miauler et la vache qui rit ne riait plus du tout. C'est peu dire que le résultat final en a surpris plus d'un, moi le premier.
A l'approche brute de décoffrage et quasi-documentaire du film de Hooper, le remake du débutant Marcus Nispel répond par une esthétique baroque extrêmement travaillée, suintant de toute part la crasse tout en évoquant une sorte de cauchemar éveillé par l'intrusion d'un certain onirisme, jouant la carte d'une violence frontale là où l'original misait tout sur la suggestion.
Si l'on est loin de retrouver la force et la portée contestataire de l'opus fondateur et si le scénario est grosso merdo le même qu'il y a trente ans, se résumant à mater Jessica Biel marcher et courir sans fin, ce remake est une excellente surprise, parvenant à rendre des stéréotypes ambulants plutôt attachants et surtout, à créer une atmosphère pesante au service d'un survival incroyablement nerveux et tendu, visuellement à tomber.
Sans oublier bien entendu le bonheur immense de voir une Jessica Biel atomique en sueur sous son débardeur.