Enfin vu, beh ma foi c'était pas mal.
Il faut évidement remettre le film dans son contexte et son époque pour réellement juger de son importance pour le cinéma d'horreur américain, mais même sans ça il tient pas trop mal la route.
Reste que je ne l'ai pas vu en 1974, et que j'ai été abreuvé de suffisamment de films contemporains à ce dernier ou non pour ne pas ressentir le besoin d'être "indulgent" sous prétexte qu'il a 50 ans, même si je le suis malgré tout dans une certaine mesure, de la même façon que je suis indulgent devant un film de Chaplin ou Keaton comparé à, disons, Apocalypse Now ou Social Network : on parle de plein de films aux époques, budgets, ambitions, contextes, styles, méthodes de productions propres.
Pour le cas de Texas Chain Saw Massacre on a donc cet aspect un peu clanky propre à la majorité des films de ce genre de cette époque.
Certains diront que c'est ce qui ajoute au charme et au réalisme de ces films contrairement à la plupart des grosses productions actuelles qui peuvent paraître fade malgré la surenchère de gore, de bruits et d'effets, mais au final l'essentiel pour moi c'est de pouvoir être plongé dans l'ambiance, et l'un comme l'autre extrêmes du prisme sont capables du meilleur.
Et franchement le film parvient à imposer sa patte et son ambiance avec une certaine efficacité. Il y a même de jolis passages notamment de nuit, et il est aidé par un montage sonore et une BO des plus réussies.
Malheureusement les persos m'ont totalement sorti du long métrage tant ils sont à la fois exaspérants et mal joués.
La protagoniste finale est absolument imbuvable, du coup toute la séquence censée être terrifiante du repas m'a rendu fou tant elle surjoue. Puis ça empire à chaque seconde, entre l'autre neuneu qui fait des grimaces et elle qui en fait tellement que ça devient carrément grotesque. Viennent ensuite ces cuts un peu grossiers, ces énormes gros plans sur les yeux, et là quand on demande au grand père de la tuer au marteau c'est le pompon total j'ai explosé de rire. Pour couronner le tout la fille s'échappe façon Tex Avery. On termine enfin sur un final assez drôle avec Leatherface qui danse comme un idiot et la femme qui semble avoir choppé la folie .
Du coup je suis un peu partagé : je suis content de l'avoir enfin vu, je comprends pourquoi il avait pu faire parler de lui (un film qui avait certainement du faire plaisir aux redneck..) et je vois des qualités évidentes, mais le film souffre de persos trop loupés et mal interprétés ainsi de qu'un épilogue en demi-tinte, ce qui ternit assez férocement le résultat final malgré les superbes ambiances visuelle et sonore.