Everything is bigger in Texas!
Warning! Cette critique peut dévoiler des moments-clés de l'intrigue (enfin c'est quand même un film d'horreur je vous apprends rien en vous disant que des jeunes vont mourir dans des circonstances suspectes....).
Le film a commencé depuis une bonne demi-heure. Cela fait 30 minutes que l'on supporte avec la plus grande difficulté ces 5 ados pseudo-hippies, à tel point qu'on se surprend à espérer le doux moment où ils se feront enfin trucider, surtout l'handicapé (nooooon on avait dit pas les chiens et les handicapés..). 30 minutes avec uniquement quelques jets de peinture rouge dûs à de pauvres coupures à se mettre sur la dent, comme ces apéros, vous savez, ceux où on vous sert des légumes tranchés sous prétexte que ce serait bon pour votre santé.
Alors, quand le premier couple d'ados approche tranquillement d'une masure glauque, on se dit que notre attente va enfin être justifiée et on rêve d'une bonne tuerie. Mais c'est la grande déception : les deux meurtres sont expédiés en quelques secondes, le temps pour Leatherface de nous présenter sa technique irréprochable au marteau d'un geste souple, élégant et efficace, que ne renieraient pas les plus grandes athlètes d'aujourd'hui, ainsi que son inventivité dans l'utilisation des crocs de boucher.
2 ados (enfin) rayés du film en 2 minutes. Sachant qu'ils étaient 5 au départ, un simple calcul d'arithmétique accessible à tous, sauf aux ados du film, nous incite à penser qu'il va falloir meubler si on ne veut pas se retrouver devant une fin prématurée du film. Et pendant ce temps-là, l'héroïne éponyme du film, cette chère tronçonneuse, n'a toujours pas justifié sa place. Finalement, au générique de fin, son maigre butin se composera de quelques branches (tant qu'à faire, autant en profiter pour terminer le débroussaillage de printemps), d'une porte, d'une portière de camion et d'un handicapé (dont on a moins pleuré la mort que celle de la porte...).
Décidément ces classiques de l'horreur ne se bonifient pas avec le temps. Difficile de savoir si le côté burlesque de la course-poursuite puis de la scène de fin avec la frustration de Leatherface qui cherche à tronçonner l'air, est voulu ou pas. Même la scène du repas, de loin la meilleure du film, n'échappe pas à ce sentiment au vu du mobilier macabre. Dans tous les cas, cela ne justifie pas les nombreux passages vides de ce film, qui aurait eux aussi eu bien besoin d'un tronçonnage en règle.
Je voudrais terminer en rendant hommage à la seule victime dont l'interprétation sans faille m'a bouleversé, la poule, qui aurait mérité plus de temps à l'écran et dont la profondeur de son jeu d'actrice aurait sûrement apporté beaucoup au film.