Film bourrin et gore bourré de violence ? C'est un peu l'image qui reste de Massacre à la tronçonneuse. Et pourtant, il est bien plus. Il est une réussite remarquable !
Un groupe de jeune gens traversent le Texas. Ils s'arrêtent pour faire le plein mais il n'y a plus d'essence. Ils vont alors commencer à en chercher dans le coin et tomberont, entre autre, sur un type qui compte bien les tuer... à la tronçonneuse...
Un pitch en fait assez réducteur quand on le compare à la puissance du film. Si les récentes versions ont eu tendances à supprimer une grande partie du grain "craspec" de l'original, lui donnant beaucoup de son aspect cru, et limite documentaire (dû aussi à un certain amateurisme, qui pour le coup, le sert totalement), le film tire profit de la chaleur sous laquelle il est tourné. Court, il va prendre malgré tout le temps de faire monter la pression. Et en refusant de se montrer trop cinématographiques (il n'iconise pas Leatherface. Sa premiére apparition étant presque l'inverse d'une iconisation), il rend son film encore plus fort. Difficile ainsi de ne pas s'en souvenir comme d'une oeuvre gore et violente.
Et pourtant... Il y a bien peu de sang dans le film. les actes sont suggéré, mais jamais filmé, ou si peu. Mais c'est là toute la force d'une mise en scéne qui parvient à nous persuader du contraire. Mais aussi un casting, sans stars (encore heureux) qui fait la part belle à des performances parfois sur le fil du rasoir, mais marquante. Mention à la scream queen Marilyn Burns qui à du s'arracher les cordes vocales. Sans oublier bien entendu cette famille, dont fait partie Leatherface, qui semble (bon... EST), totalement dérangé. Le bonhomme à la tronçonneuse étant ici incarné par l'islandais Gunnar Hansen, grand bonhomme baraqué d'1m93, à la démarche un peu pataude, mais qu'on n'aimerais surement pas croiser dans une forêt sombre. Pour un résultat qui reste, aujourd'hui, un chef d'oeuvre du genre !