Oh comme je l'attendais avec impatience celui-ci, le Paul Schrader réalisateur étant comme le bon vin, avec deux derniers millésimes qu'on pourrait qualifier de Grands Crus alors qu'il sortait d'un long tunnel de piquettes.
Afin de conclure sa trilogie sur la rédemption, thème qui aura finalement irrigué toute son œuvre de scénariste, il nous fait rencontrer un "maître jardinier" au lourd passé et sa "maîtresse" à tous les sens du terme incarnée par Sigourney Weaver. Avant qu'un troisième personnage, malheureusement le moins bien écrit, ne vienne déranger ce duo.
Malheureusement ce dérèglement est cousu de fil blanc, écrit assez grossièrement alors que Schrader nous avait surpris en permanence dans "First Reformed" et "The Card Counter". Reste la classe absolue du Paulo quand il s'agit de mettre en scène et en images. On pourrait même dire "mettre en forme" car la musique concourt aussi à cette manière de faire "à l'américaine", presque désuète mais d'une élégance folle.
Donc non je n'ai pas réellement adhéré à ce récit aux grosses ficelles qui m'a rappelé certains Eastwood portés aux nues, non Joel Edgerton ne m'a pas convaincu avec son jeu monolithique et un brin grossier, mais oui certaines scènes, en particulier les échanges d'un duo malsain, aux sous-textes dominant-dominé, et inversement, sont assez jouissifs, et que c'est beau à voir quand on est nostalgique d'un certain cinéma, à l'image du renversant générique d'ouverture.