Un navet dans le potager

Je me permets d'écrire directement à chaud, sans lire les autres critiques, juste après le film. On verra bien en les lisant plus tard si je suis passé à côté de quelque chose... Mais d'ici là, l'impression c'est plutôt que c'est Paul Schrader qui est passé à côté de son film.

Dieu que c'est mal joué ! Le personnage principal, mutique tout au long du film, est censé être un dur qui ne se laisse pas dépasser par ses émotions... Mais en fait, il a juste en permanence un air bovin, ce n'est pas que rien ne ressort de sous sa carapace, c'est juste qu'il n'y a rien en dessous. La jeune femme qui lui donne le change ("Maya" dans le film), est sans aucune crédibilité en tant que droguée : aucune altération du comportement, même minime, elle est d'une grance constance au travail, toujours souriante et dévouée, attentive, intéressée et intelligente. La camée typique quoi. Leur histoire d'amour à présent : pas un regard, pas un geste qui exprimerai une vraie complicité, ou un trouble à la vue de l'autre, du désir... C'est cousu de fil blanc, on n'y croit pas une seconde.

Et tout est du même accabit : les petits truands qui ne ressemblent à rien, la vieille femme qui est une caricature, émotionellement parlant, le flic qui promet de rendre service à un ex-nazi, comme ça, par qu'on le lui doit bien, la compagne du héros qui accepte bien attivement ses tatouages de croix gamées (voir, ça lui plaît, sa réaction suite à leur découverte est de bouder quelques heures puis de venir faire l'amour avec lui, pour la première fois.......), les dealers qui viennent saccager le jardin sans aucune raison, etc, etc, etc.

Bref, on est sur un énorme navet, comme on en voit rarement, et 3/10 c'est vraiment pour être sympa avec les décors et la mise en scène.