On mesure la distance entre un chef-d’œuvre et une production de consommation courante par la pérennité. Ainsi certains films des années 1920 (Blind husbands) ou 1930 ( la grande illusion) auraient pu être réalisés aujourd’hui tant leurs qualités intrinsèques les rendent toujours pertinents. Il n’en va pas de même avec Mata-Hari, malgré la lumineuse présence de Greta Garbo, certainement infiniment plus belle que la Mata Hari historique, dont on ne comprend pas très bien pourquoi elle a engendré tant de dévouement et de trahisons.
Le ton déclamatoire du jeu nuit fortement à l’attrait de l’intrigue, sans compter une gestuelle qui ne s’était pas encore affranchie de l’expressivité du cinéma muet.
La photographie fait la part belle aux jeux d’ombres dans une réminiscence impressionniste. Il faudrait se pencher sur l’équipe technique pour voir s’il n’y aurait pas des transfuges de Babelsberg dans la réalisation.