En 1931, il y a eu deux Mata Hari, Marlene Dietrich (même si son personnage ne s'appelle pas comme cela, l'intrigue s'inspire beaucoup de la vie de la célèbre espionne danseuse !!!) sous le regard fasciné, inspiré et énamouré de Josef Von Sternberg dans le cynique et froid Agent X 27, et puis cette Mata Hari par la Divine, plus sentimentaliste, sous le regard nettement moins inspiré et nettement plus impersonnel de George Fitzmaurice ; je ne vous dis pas laquelle des deux je préfère...
Ce film pré-code (mais dont il ne reste rien de l'audace de la période étant donné que le Code Hays l'a charcuté à l'occasion d'une ressortie quelques années après !!!) a été le plus grand succès public de la carrière de Greta Garbo et on peut se demander pourquoi. On oublie trop vite Mata Hari au profit de Greta Garbo du fait d'une injection un peu trop forte de sentimentalisme vite agaçante, qui détruit toute possibilité de suspense et de tension ; la scène finale dans ce domaine est complètement ridicule...
Greta Garbo fait trop du Greta Garbo. Ramón Novarro n'a rien à se reprocher niveau charisme et talent (d'ailleurs le Ben Hur de 1925 le prouve très bien !!!), mais il ne peut pas faire grand chose d'un personnage soi-disant d'officier militaire agent secret qui est en fait beaucoup plus proche d'un ado excité à l'idée de perdre sa virginité façon American Pie. Heureusement des pointures comme Lionel Barrymore et C. Henry Gordon relèvent le niveau car sinon il n'y aurait absolument rien à voir d'intéressant dans ce film.