Un groupe de plaisanciers japonais s'échoue sue une île déserte -ou peut-être pas- et trouve refuge dans l'épave d'un bateau mystérieux sans doute requis pour quelque expérimentation atomique.
Le traumatisme nucléaire japonais affleure dans ce film exotique qui trop longtemps retarde la manifestation la plus spectaculaire d'une nature hostile et dégénérée par l'Homme: la soudaine et étrange animation qui s'empare
d'une colonie de champignons (allusion au champignon atomique?)
aussi variés qu'extravagants. Vision délirante et psychédélique qu'on trouvera soit grotesque, soit d'une étonnante poésie surréaliste. C'est, quoiqu'il en soit, la scène emblématique du film...la seule que je retiendrai.
Car, jusqu'à ce dénouement singulier, le metteur en scène, sibyllin et avare en effets, joue d'un suspense auquel on est indifférent, faute non pas d'un environnement inquiétant mais d'une action dramatique forte. Celle proposée par Inoshiro Honda, banale, repose sur l'observation d'une poignée d'humains luttant pour sa survie, un groupe qui se disloque, comme convenu, à cause, précisément, des médiocrités humaines. Sans compter la consommation de champignons!
Les personnages sont pauvres et on attend vainement que leur aventure prenne du relief. A cette parabole sur le danger nucléaire, tellement récurrente dans le cinéma japonais, il manque un metteur en scène plus inspiré.