S’il s’était trouvé en compétition à Cannes cette année, il y a fort à parier que ce film aurait obtenu la Palme d’Or. D’abord parce que c’est un film parfait, ensuite, contrairement aux œuvres de Jarmusch,Dardenne et Haneke…, il nous surprend, nous émeut, bref il touche le spectateur. Woody Allen nous entraîne dans un jeu féroce et impudent à souhait, dont Chris Wilton se veut le maître. Jeune prof de tennis sans le sou, son ambition n’a d’égale que son immoralité. Et c’est de cette ascension dont nous être les témoins médusés. Woody Allen nous délecte de son cynisme le plus percutant, de son humour le plus noir et réalise là une de ses grandes œuvres. Comme dans un match, chaque joueur à sa place, possède sa stratégie, fait face aux assauts ou provoque la faute… Le grand arbitre étant le destin qui s’amuse des hommes comme des situations. Jonathan Rhys Meyer, notre « jeune loup » nous livre son personnage avec un charisme et une intelligence de jeu hors du commun. Il s’appuie sur une Scarlett Johansson glamour et vindicative à souhait et une Emilie Mortimer touchante et troublante. Un film unique et jouissif.