Après deux comédies cultes (Balance Maman hors du train et La Guerre des Rose) et un film politique (Hoffa, centré sur le célèbre syndicaliste américain), Danny DeVito s'attaque en 1996 à l'adaptation du roman de Roald Dahl "Matilda". Les œuvres féériques de l'auteur furent déjà plusieurs fois adaptées à l'écran, que ce soit en dessins animés discrets ou en longs-métrages plus ou moins réussis. Pour Matilda, l'acteur-réalisateur parvient à rendre brillamment hommage au roman de jeunesse en y apportant toute la folie et l'ingéniosité visuelle nécessaire...
DeVito s'octroie donc le rôle du père Verdebois, s'accompagnant à l'écran de Rhea Perlman en épouse toute aussi exécrable, de Pam Ferris en Agatha Legourdin la monstrueuse directrice d'école, d'Embeth Davitz en gentille institutrice et surtout de Mara Wilson (déjà vue dans Madame Doubtfire) dans le rôle-titre, la gamine campant avec malice et naturel la petite fille. Un joli petit casting réuni dans un film simple, drôle et touchant où la dernière née d'une famille d'escrocs va se découvrir une intelligence hors-norme et des pouvoirs télékinésiques, pouvoirs qu'elle va apprendre à maîtriser pour se débarrasser de son horrible directrice, de sauver sa maîtresse préférée et de s'évader de cette famille de dégénérés.
Changeant quelques détails, noms et situations minimes tout en ajoutant un passé original à la terrible Agatha Legourdin, le réalisateur surprend par sa capacité à s'adapter au jeune public afin de livrer un long-métrage à la fois fidèle et enjoué, plein de bons sentiments et de trouvailles visuelles délirantes. Le film peut être aujourd'hui vu avec un regard plus critique (les passages cruels imaginés par Roald Dahl restant toujours aussi durs, notamment à propos de l'obésité) mais dans l'ensemble, Matilda reste l'une des meilleures adaptations des romans de l'auteur gallois pour un film qui continue de bien vieillir et d'émerveiller les grands enfants que nous restons.