Un rattrapage s’imposait pour ce film culte au sens premier du terme pour les cinéphiles de ma génération. Il semble cependant que le visionnage du métrage avec un esprit critique bien établi ne joue pas en sa faveur. Sous ses dehors vaguement satiriques (ciblant principalement le foyer américain moyen), Matilda coche toutes les cases balisées du divertissement 90’s : exaltation béate de la magie de l’enfance face à la morne réalité du monde adulte, séquences lacrymales au moralisme sentencieux, intrigue cousue de fil blanc au manichéisme lourdingue... Bien sûr, ces éléments constitutifs de la fable ne pourraient être pris en défaut(s) si Danny DeVito avait pu assurer une direction claire à son projet. L’équilibre est en effet bancal entre un comique visuel frénétique et irrévérencieux qui lorgne du côté de chez Sam Raimi d’une part, et les exigences envahissantes sus-citées du conte d’autre part. Un moment plaisant qui aurait mérité davantage de rigueur de point de vue.