Virtua-Rébellion Cuir-Moustache.
Bientôt quinze ans après sa sortie, Matrix a pris des rides. Il y a le look emo-cuir-moustache, on se demande comment on a pu trouver cela classieux un jour. Il y a des effets spéciaux un peu trop lisses, qui sentent bon la fin de vingtième siècle. Et il y a un propos général sur le travail aliénant, la grande méchante société de consommation, et tout et tout ... grou grou, pas bô, et tout le bazar. Moui bof, même si certains y verront un truc philosophique, on est quand même plus proche du divertissement un peu grinçant, que du manifeste philosophisant.
Mais ce film est savoureux parce qu’il est daté, et bien daté. Matrix, on s’en souviendra comme l’âge d’or de l’informatique : on compare l’esprit humain et un programme informatique, on envoie des agents-virus dans le système d’exploitation des individus, et le héros moderne est un geek qui trafique des logiciels. Tout ça est parfaitement raccord avec des effets spéciaux un peu trop ronds, un peu trop malléables ... et qui collent justement à cette matrice artificielle, aseptisée.
A contrebalancer avec un vaisseau crasseux, rapiécé, bourré de sueur et de réseaux informatiques traficotés. Victoire esthétique sur tous les plans.
Reste le look cuir-moustache. On trouvait peut-être ça classe en 1999 ... mais Oscar Wilde vole à notre secours : « La mode est une forme de laideur si intolérable qu'il faut en changer tous les six mois ».