Il y a deux solutions face au deuil de la trilogie : la dépression et la résurrection. C'est ce qu'a fait Lana Wachowski.
Elle combine en un film l'avenir et le passé dans un fantasme éloigné de toute vraisemblance: ranimer ses personnages, rebrancher ses robots, ressusciter les morts et faire vieillir ses héros. De toute façon, ils ne sont que de la matière cérébrale inventée puisqu'ils sont des programmes d'un scénario.
Le premier acte du film psychotique au possible, dans le viseur d'un Tom souffrant de psychose et de dépression est renversant. Une espèce d'oscillation entre le réel et la réalité perçue nous maintient dans un univers qui glisse constamment sous nos pieds.
Cohabitent ensemble les pires et meilleures idées de la saga, et tout est rendu possible car le film semble être l'ultime simulacre qui viendra résoudre l'équation qui se répète en boucle. Le film s'auto-critique et s'autodétruit, s'écroule bizarrement comme un reset complet à la fois obsédant et attirant.
Matrix Résurrection est une réponse intelligente à cette envie qui subsiste depuis le début de l'Histoire des arts et du Cinéma : réécrire constamment la même histoire.
Vous aussi vous avez remarqué que le mari de Tiff s'appelle Chad, comme Chad Stahelski, le chorégraphe de Matrix et réalisateur de John Wick. Curieux non ?