Une romance sous cloche
Avec Matt and Mara, Kazik Radwanski signe une chronique amoureuse d’un réalisme troublant, capturant avec une grande justesse la difficulté d’aimer et de s’engager.La mise en scène intimiste et...
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le 2 févr. 2025
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Héritière probable dans la forme au moins du cinéma de Woody Allen, l'idée d'un cinéma indépendant américain, donc financé en dehors des studios et multinationales a creusé son sillon depuis ses balbutiements au début des années 1990, en réaction aux films conformistes des années 1980.
Développé donc en opposition au cinéma hollywoodien, l'indé a désormais ses codes, ses travers ses sous-genres, dont un, le cinéma "Touchy labellisé Greenwich Village" se porte comme un charme depuis la consécration des "Frères McMullen" en 1995 au festival de Sundance ou plus récemment la "hype" née autour des premiers films de Noah Baumbach ou de Greta Gerwig.
Même si Matt et Mara arbore (fièrement) le pavillon canadien, il s'inscrit tout à fait dans cette tendance, de chronique New-Yorkaise à tendance un peu bo-bo, qui scrute le quotidien urbain de trentenaires à l'aise, financièrement mais pas toujours dans leurs baskets, avançant malgré tout dan une vie parsemée de (petits) tracas. Et lorsque dès le début, le retrouvailles entre Matt ( jeune écrivain) et Mara jeune enseignante en littérature et ... écrivain*, et des dialogues qui se perdent en échanges de points de vue sur intellectualisés, le récit semble s'encombrer des travers développés avec le temps par le sous-genre, s'enfermer dans une forme de répétition de situations figées, mêlant réflexions futiles sur une certaine condition humaine et jeux de séductions.
Effectivement, Matt est un peu exaspérant, Mara ressent le besoin de tout expliquer de tout exprimer, mais peut à peu, Kazik Radwanski dévoile deux caractères inattendus. A l'image d'un portraitiste, le cinéaste esquisse ses personnages par petites touches, lève lentement le voile sur leur personnalité, les dessine principalement à travers leur relation.
Lorsque l'on comprend que Mara est maman et mariée à un musicien, père attentionné, le propos devient soudain moins lisse, questionnant le rapport à la maternité d'une mère distante, ou l'inévitable (?) usure au sein d'un couple. L'enjeu de la relation, d'abord amicale, entre l'homme qui a également ses fragilités et une Mara rayonnante dépasse la simple attirance ; et peu à peu l'auteur d'"Anne at 13,000 Ft."construit le portrait d'une jeune femme, emportée dans un élan nouveau,
mais confrontée à la nécessité de choisir, consciente qu'elle se laissait porter jusqu'alors par la mécanique redoutable du temps qui s'écoule, inexorablement, entrainant les êtres dans son mouvement.
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il y a 2 jours
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