Le 8ème long-métrage de Xavier Dolan relate de passages de la vie d’un groupe de jeunes amis et plus particulièrement celle de Matthias et Maxime et de leur relation ambigüe.
Le film commence avec la présentation des deux protagonistes, Matthias, puis Maxime (X. Dolan), pour s’en suivre avec la présentation du décor, Montréal (j’imagine). Puis, ce plan fluide « en avant toute », qui nous laisse agréablement découvrir la forêt Canadienne en automne. On l’aura compris, on est bel est bien au Québec fait par un Québécois. Justement, j’ai le sentiment que Xavier Dolan revient à la source de ce qu’il connaît, avec ces images en super 16 pour introduire le décor plus provincial qu’urbain de la grande ville et cette maison de vacances où lui et ses potes reviennent chaque année. Dolan nous parle d’un souvenir. Cette fois, son film est authentique que ce soit sur la forme que sur le fond. Il me semble que son autobiographisme atteint son paroxysme.
Avec J’ai tué ma mère, Les Amours imaginaires, Laurence Anyways, Tom à la ferme, Mommy, Juste la fin du monde et Ma vie avec John F. Donovan, je comprenais bien la volonté de Xavier Dolan de parler de lui et de ses traumatismes. Et maintenant avec Matthias & Maxime, nous avons enfin quelque chose de diffé... Euh non, non, nous avons toujours la même chose. En version discount.
6 potes, 1 maison, 1 lac et sous la surface d’une bonne ambiance, des sentiments se cachent pour les deux protagonistes du film. Apriori, cela ressemble beaucoup à un teen movie américain, mais j’ai été assez surpris dirais-je, quant au « standing » technique du film. J’ai eu l’impression de voir le premier film de Dolan, de voir un film étudiant ou un premier essai. Très bon pour un premier long-métrage mais pas pour un huitième, qui apparaît après tous ses grands et gros frères.
Mommy, qui est en québécois, porte le succès de Xavier Dolan aux regards français à une échelle qui, s’ils pouvaient être sceptiques ou discrets, se trouvent affirmés dès à présent. Cela l’amènera à travailler avec d’autres acteurs que son gratin québécois pour se frotter à celui français avec Juste la fin du monde. Là encore, il nous démontre avec brio sa qualité de metteur en scène et puis, gratin sur gratin, il se tourne vers les productions américaines, et un casting aussi, avec « Sa vie avec John F. Donovan ». Ce pourquoi, je crois que Matthias & Maxime arrive là où Xavier a besoin d’une pause. Effectivement pour un réalisateur qui réalise un long-métrage par an (ou presque), je comprendrais son besoin de revenir aux « sources », certes, mais revenir aux sources pour Dolan me semble être synonyme d’absolue. Matthias & Maxime prouve que Xavier Dolan est un très bon metteur en scène mais il serait temps de changer de registre que celui de sa propre vie, ou puis-je dire, de prendre des risques.