Amitié toxique...
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Étrange de parler d'un film que son réalisateur n'aura pas connu... Caligari n'a pas été prolifique, mais il aura eu le mérite de faire la même chose que les Autres... différemment. Il est improbable que situer l'action d'un film de 2015 dans les années 1990 soit à l'origine de ce brassage, et je n'ai d'ailleurs pas compris ce qui le motivait. Sûrement manqué-je là du recul que le genre n'offre pas.
Non essere cattivo, ”ne pas être méchant”, semble une invitation à ne pas prendre au pied de la lettre les films déprimants qui ne mettent en image que le mal. Et quelque part, le film est trop méthodique dans sa façon de présenter la place de la drogue, puis d'expliquer les liens entre les personnages. Liens qui se tisseront d'ailleurs tout seuls plus tard, sans que les protagonistes y soient pour quelque chose. Mais c'est presque une belle ambiance que le cinéaste forme autour de la crasse banlieusarde dont la drogue tient lieu de monnaie en place d'une lire inflationnée, et où les chantiers sont le Saint-Graal de ceux à qui l'on a ouvert les yeux.
Presque, parce que le mal a encore trop sa place, et c'est une chose que je supporte mal dans les drames. Aucune comédie n'est entièrement comique, alors pourquoi les drames peuvent-ils n'être que dramatiques ? Mais c'est un moindre mal chez Caligari qui fait de l'amitié autre chose qu'un symbole et de la mort autre chose qu'une fatalité ; beau geste d'acceptation de la part d'un homme qui se savait mourant. Le titre trouve un écho et du relief ; la drogue aboie mais le drame passe.
Créée
le 30 nov. 2018
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