Deuxième long métrage de Kheiron, et deuxième bon moment passé devant l'écran. Mauvaises Herbes est certes moins percutant que Nous Trois ou rien mais il est, à l'instar de son aîné, drôle et touchant.
Pour la seconde fois, Kheiron place son film sous le signe de l'optimisme. Comme dans son précédent métrage, plusieurs de ses personnages sont confrontés à l'adage: "La vie est une tartine de merde et on en mange un peu tous les jours" et comme dans son précédent métrage, ses mêmes personnages répondent à cet adage en croquant la vie à pleine dent... (Du coup, ça veut dire qu'ils croquent une tartine de merde, c'est un peu le serpent qui se mord la queue, mais avec du caca dessus... Beurk alors...). C'est à la fois la force et la faiblesse de Kheiron et de ses films. Son optimisme est contagieux mais il tend malheureusement souvent vers la naïveté et l'angélisme.
Comme dans Nous Trois ou rien, le message de Kheiron semble être: peu importe d'où tu viens et ce que tu as traversé, partage, vis et sois heureux. C'est joli, c'est un peu cucul mais c'est joli! Toutefois si dans Nous Trois ou rien cet optimisme était plus savamment distillé et donc moins candide, ici il déborde un peu et c'est ce qui fait de Mauvaises Herbes un film moins réussi que le précédent.
Se pose aussi le problème des comédiens au jeu inégal, qu'ils soient confirmés comme Dussollier et Deneuve ou plus inexpérimentés comme les jeunes.
Malgré tout, Mauvaises Herbes est un bon moment, alternant chaleur humaine et dureté du propos. Après tout, ça fait du bien de temps en temps d'avoir des gens qui clament leur foi en l'humain... Cultivons notre jardin, voila ce que semble nous redire Kheiron et on ne peut que lui donner raison!