Max et la maxiréalité

Un sentiment mitigé, voilà ce que ce film m'a donné. D'un côté, un univers féerique et de l'autre des personnages plats. Oui, j'ai trouvé ces personnages plats et l'histoire re-sucée.

Max, enfant colérique, destructeur, ne supporte pas d'être seul au point de refuser que les membres de sa famille vivent leur propre vie: soeur n'ayant pas le courage de défendre son petit frère contre ses propres amis, mère débordée... Il finit par prendre le large pour accoster dans un monde peuplé de monstres.

Et c'est le seul vrai point fort du film. Réussir à faire le parallèle entre la réalité et son monde onirique. Les monstres ressemblent à des marionnettes, leurs maisons à des nids, personne n'est préoccupé par sa propre survie mais reste obnubilé par le fait que la version monstrueuse de la mère puisse les abandonner. Même lorsque les monstres parlent de manger, ils ne font que refléter les peurs de Max dans le monde réel. L'acte le plus violent du film est accueilli avec un

Ce qui est un des rares brins d'humour du film. Oui, il y en a quelques uns mais ça ne décolle pas. Ni sur l'humour, ni sur la tragédie, on reste dans un rêve éveillé ou l'incongru est considéré comme normal.

Le monde des monstres est donc un monde ou les jeux les plus violents n'ont pas de grande conséquences, où le seul danger est de se faire manger. Max ayant gagné la confiance des monstres, la seule situation où il risque de se faire manger est de trahir la confiance d'un ou plusieurs monstres. Ou plutôt, vu que le monde reflète la psyché de l'enfant, il s'agit de trahir l'idée qu'il se fait de sa famille.

Donc oui, la métaphore et le visuel sont très bien réussis. Mais les personnages sont plats. Le seul personnage évoluant au cours de l'histoire est Max et son équivalent en monstre. On aurait pu comprendre les motivations de la grande soeur, on aurait pu avoir une mère prenant les déclarations de sa fille au sérieux, la faisant s'excuser mais non. Tout les personnages sauf un sont immobiles. Tout comme ce film qui n'avance pas.

A part dans les scènes de jeu, l'image est fixe, les personnages aussi, les décors sont monotones,... Le problème dans ce cas là n'est pas que l'on ne peut pas comprendre la portée du film, c'est que le spectateur ne peut s'identifier à Max. On reste sur notre fauteuil et on s'ennuie. Dommage, avec un peu plus de rythme, ça aurait peut être été un vrai coup de coeur.