Maxime sert d'entremetteur à un ami pour séduire la belle Jacqueline. Mais il tombe amoureux d'elle et réciproquement. Le film fait partie des oeuvres oubliées et méconnues d'Henri Verneuil, tournée avant Le grand chef et La vache et le prisonnier. Un long-métrage amer sur les derniers feux de la Belle époque et l'automne d'un homme désargenté qui croit vivre un dernier amour. Plus dure sera la chute. Alors que le "Gai Paris" fait la fête chez Maxim's ou s'offre des robes de Chez Poiret, un mode de vie court vers sa fin, puisque 1914 est déjà bien avancé. Commencé sur le ton de marivaudage, le film se déplace progressivement sur les chemins de la mélancolie et de la nostalgie d'une jeunesse insouciante. La reconstitution de cette période est élégante, jamais pesante, et si la mise en scène de Verneuil est simplement correct, elle est rehaussée par les dialogues scintillants de Jeanson. Par exemple, ceci : "Je n'ai eu qu'un homme dans ma vie et encore, je compte large." L'interprétation de Michèle Morgan, subtile, et surtout de Charles Boyer, émouvante, sont au mettre au crédit du film. Moins les seconds rôles, avec une Arletty qui n'est pas loin de se caricaturer et Félix Marten, au jeu anachronique dont la gouaille et le vocabulaire tendent à le rapprocher de Belmondo. Nonobstant, Maxime est une très belle surprise.