Séduisant mais désargenté, un quinquagénaire aux tempes grisonnantes dispute à un dandy grossier une énigmatique et pudibonde bourgeoise.
La mise en scène, par Henri Verneuil, de cette comédie de boulevard de la Belle Epoque est transparente mais les dialogues d'Henri Jeanson introduisent de l'esprit dans une intrigue sentimentale pas très dynamique. Arletty et Micheline Luccioni (dans un rôle à la Suzy Delair) sont en définitive les mieux servies; de sorte que, composant deux figures savoureuses de femmes du peuple, elles éclipsent Michèle Morgan, dont le personnage est assez terne.
Le récit se déroule, entre deux bons mots, de façon trop commune. Quelques situations de quiproquos légers, pas véritablement exploitées, entretiennent un semblant d'intérêt, et il faut reconnaitre que le sujet, gagné par une certaine amertume, se dénoue de manière inattendue. Quoiqu'il en soit, le meilleur atout du film reste sa distribution (l'élégant Charles Boyer, la piquante Arletty), quelques numéros d'acteurs et des réparties amusantes.