Après X et surtout Pearl, MaXXXine était très attendue pour conclure en apothéose, la trilogie de Ti West. Le film a les honneurs d’une sortie en salles, contrairement à Pearl, ce qui est une hérésie, surtout, à la vue du résultat.
Le film s’ouvre sur une citation de Bette Davis “In this industry, to become a star, you have to be a monster”. Dans la cité des Anges, Maxine (Mia Goth) est dans son élément, à savoir, un monstre parmi tant d’autres.
Après les plans d'ouverture sur la maison familiale dans les deux précédentes œuvres, le film s'ouvre avec un plan sur l'industrie cinématographique. Il annonce la couleur : les rues de Los Angeles ne sont qu'un terrain de chasse de plus pour Maxine.
Avec MaXXXine, Ti West nous plonge dans l'Amérique Reaganienne des années 80.
En apparence, les États-Unis présentent un visage angélique, prônant l'American Way of Life. En réalité, les américains vouent un culte au dieu dollar et sont prêts à tous les sacrifices pour acquérir des billets verts souillés de sang.
Dans ce contexte, Maxine est comme un piranha dans l'eau. Des eaux troubles, où déferle la drogue dans les rues des cités américaines, qui provoquent une flambée de violences.
Le temps d'une scène, Maxine se mue en Ange de la Vengeance d'Abel Ferrara pour émasculer Buster Keaton.
Maxine à divers visages. Elle est surtout une femme qui tente de s'extraire de sa condition sociale, telles Traci Lords, Marilyn Chambers et autres stars du porno des 80's, subissant les remarques désobligeantes des hommes, qui ne cessent de leur rappeler leur passé. Un passé qui va revenir frapper à sa porte.
Une émancipation pour accéder à la gloire et l'argent. Une célébrité à tout prix avec l'aide indéfectible de son agent Teddy Knight (Giancarlo Esposito), aussi assoiffé de dollars que sa cliente.
Le sang et le dollar sont intimement liés comme le cinéma pornographique et d'horreur. Maxine excelle dans ces deux genres.
Pourtant, MaXXXine prend ses distances pour lorgner du côté du thriller avec ses références à Dario Argento, Brian de Palma et Alfred Hitchcock. Une distanciation qui se matérialise sous la forme de Kevin Bacon, icône des 80's, grimé en Jack Nicholson du pauvre issu de Chinatown.
MaXXXine est dans la continuité des deux œuvres précédentes et rend hommage au cinéma des années 80, plus spécifiquement à un sous-genre, la série B. Un exercice moins convaincant où Ti West tente d'introduire toutes les diverses formes du genre, dont un tueur en série. A croire qu’un budget plus conséquent, lui permettant d’engager des “noms”, comme Michelle Monaghan et Bobby Cannavale, qui sont sous-utilisés, voire sacrifié sur l’autel d’un manque d’inspiration de la part d’un auteur, retombant dans les travers de ses premières oeuvres.
Une trilogie qui se révèle inégale. Elle repose sur les épaules d’une Mia Goth, aussi terrifiante que brillante, ainsi que l’influence de divers réalisateurs tels Jim et Artie Mitchell à Tobe Hooper en passant par Robert Wise, entre autres.