Métamorphose narcissique
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Inspiré d'un fait divers, May December suit Elizabeth, une comédienne jouée par Natalie Portman, qui vient rencontrer Gracie, la femme qu'elle va jouer dans son prochain film, jouée par Julianne Moore.
Celle-ci a défrayé la chronique il y a plusieurs années pour sa liaison avec un garçon de 13 ans alors qu'elle en avait 36, ce qui lui a valu un séjour en prison. Depuis, le couple s'est marié et eu trois enfants (dont un à qui elle a donné naissance en prison).
Un film très prenant, (je n'ai pas vu passer les deux heures) avec un malaise omniprésent qui s'intensifie au fur et à mesure que l'intrigue avance, bien symbolisé par la musique (que l'on a pu entendre dans l'émission Faites entrer l'accusé notamment). Tout au long de May December, on avance au même rythme qu'Elizabeth. Ceux qui ont vu la bande annonce auront quelques indices mais les détails de cette affaire sont distillés au fur et à mesure que le film progresse et qu'elle avance dans son enquête. Ça peut paraître frustrant mais c'est justement ce rythme qui fait qu'on reste figé sur notre siège en attendant la suite.
Le film peut compter sur un jeu d'acteur assez irréprochable du trio principal. Natalie Portman, à la limite de la psychopathe avec un regard, une voix et un sourire qui font froid dans le dos et une transformation physique progressive qui suit sa "vampirisation" du couple. Julianne Moore qui joue la femme au foyer qui se cache derrière une prétendue naïveté mais qui tire en réalité les ficelles et manipule son entourage. Et enfin, Charles Melton qui incarne à la fois la jeunesse de son personnage (symbolisé notamment par quelques détails comme sa montre ou la scène sur le toit avec son fils) mais aussi son côté rassurant. C'est véritablement lui qui va sortir "grandi" dans toute cette histoire, à l'image des chenilles dont il se passionne, et qui va ouvrir les yeux sur la réalité qui l'entoure et l'emprise exercée par sa femme.
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le 24 janv. 2024
Modifiée
le 24 janv. 2024
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