Mayrig raconte avec pudeur et humour les souvenirs du réalisateur Henry Verneuil, d’origine arménienne, arrivé en France à l’âge de 4 ans.
C’est l’un des rares films à évoquer l’horreur du génocide arménien. Il le fait sans s’appesantir. Quelques récits de personnes qui l’ont vécu suffisent à nous faire entrevoir l’indicible.
Azdad et sa famille font partie de la poignée d’Arméniens qui ont échappé au massacre. Famille aisée, ils s’installent à Marseille et commencent une vie de pauvreté sans se plaindre et avec dignité. Ils forcent l’admiration par leur courage, leur amour familial qui leur donne la force de tout traverser. Car leur histoire n’est pas qu’une histoire de pauvreté et de souffrance, mais bien avant tout une histoire d’amour qui donne à l’autre ce dont il a besoin pour vivre. C’est ainsi que le petit Azdad s’est construit, grâce à l’amour de sa trinité de mère (sa mère et ses deux tantes) et de son père.
L’humour n’est pas absent de cette histoire, il est présent comme partout où la vie triomphe. Je relève par exemple cette séquence de la première « séance » de cinéma d’Azdad autour du film La reine Christine, réalisé par un autre arménien, Rouben Mamoulian, et qui est à l’origine de la vocation cinématographique du petit Azdan.
Cette belle et rude histoire est servie par un fabuleux casting : Omar Sharif et Claudia Cardinale.
Mayrig s’achève avec une scène superbe, la valse dans la rue dans un beau ralenti et sur une musique émouvante et avec une Mayrig / Claudia Cardinale resplendissante. Scène qui ouvrira le volet suivant : 588, rue Paradis. Ce dernier volet clôturera le diptyque cinématographique des souvenirs d’Henri Verneuil ainsi que sa carrière de cinéaste.