Bien qu'il soit torturé par un garçon plus imposant que lui, un adolescent demande à son grand frère comment l'aider. C'est alors qu'il a l'idée d'enterrer la hache de guerre en l'invitant à une ballade en barque pour l'anniversaire de son petit frère avec quatre autres personnes, dans le but à un moment ou un autre de l'humilier. Sauf que les choses vont mal tourner.
A sa sortie, Mean Creek avait été un révélation dans le cinéma indépendant américain, où il était largement comparé à un Stand by me contemporain, voire même Délivrance. Mais c'est aussi une étude sur le harcèlement, où celui qui fait ça, joué par Josh Peck, fait montre de sa supériorité de classe sociale avec sa caméra numérique qu'il trimballe constamment, ce qui paradoxalement l'éloigne des autres. Malgré son ambiance solaire, voire même bon enfant par moments, le film se dirige vers un drame rudement bien mené, et qui surtout, parait plausible, notamment dans le rapport de domination qu'a le frère ainé, joué par Trevor Morgan, sur les autres du groupe.
Jacob Aaron Estes, dont ce fut le premier film en tant que réalisateur, fait déjà preuve d'une maitrise impressionnante derrière la caméra. Non seulement dans la mise en scène, mais aussi dans la direction de ses jeunes acteurs, le frère cadet étant incarné par Kieran Culkin, et qui est en quelque sorte le regard sur cette histoire, dont je dois dire que la dernière partie est glaçante sans mauvais jeu de mot. Ces jeux enfantins qui peuvent mal tourner, et surtout, les conséquences... Dommage que le réalisateur n'ai pas pu (ou su ?) confirmer après, car il n'a signé à ce jour que deux autres films, mais Mean Creek est sans nul doute un diamant noir.