L’opportunisme de Méandre, qui se plaît à multiplier les sévices endurés par une femme enfermée dans une installation labyrinthique, est certainement ce qui révolte le plus : comment peut-on éprouver du suspense, de l’appréhension ou de l’effroi devant ce spectacle d’une agonie étendue sur une petite heure et demie ? Mathieu Turi multiplie les prétendues « trouvailles » et nous place, nous spectateurs, dans une position d’otages, contraints de regarder ; ce faisant, il laisse de côté la trajectoire anthropologique d’un Cube (Vincenzo Natali, 1997) ou la dimension ludique d’un Saw (James Wan, 2005) pour ne filmer qu’un corps se débattant pour survivre, dans une démarche pareille à un snuff movie et de laquelle est exclu le cinéma.
Absence de mise en scène et d’enjeux dramatiques, écriture des personnages des plus médiocres – les premières minutes ne servant qu’à installer un semblant de profondeur à grands renforts de trauma ridicule –, musique omniprésente qui nous empêche de ressentir la solitude de Lisa et qui couvre les bruits du périple qu’elle entreprend. Voilà en salle un produit abject qui s’aveugle à la lumière trompeuse de son dispositif et de ses néons colorés et qui, sous couvert de la thématique du deuil, se délecte de la souffrance physique et morale d’une mère.