Jason,
Tout d'abord, laisse-moi te présenter mes excuses pour ce jeu de mots navrant. Tu as dû perdre le compte des fois où on te l'a sorti, non ?
Ah... T'as perdu aussi le compte de ceux à qui t'a filé un bourre pif comme toute réponse... Euh... OK, j'avoue qu'il y a mieux comme entrée en matière. Mais je ne savais pas quel titre donner à cet avis, tu sais. Et je suis loin d'être un cornu gothique, question humour.
Je t'ai dit que je t'aimais bien et que tu étais un des acteurs qui a la capacité de me faire déplacer dans une salle de cinéma pour voir tes films ?
Ah, je vois que tu esquisses un demi-sourire et que tes sourcils ne se froncent plus. Mais range ce poing serré dans ta poche, s'il te plaît. Quoi ? Il faudra que je dise du bien de Mechanic Resurrection ? Euh... Oui, pourquoi pas. Mais tu veux pas que je parle de toi d'abord ? De ton air sympathique et cool, de ta filmographie presque entièrement tournée vers l'action ? C'est que moi, j'ai adoré te voir dans les deux Hyper Tension et dans tes Braquages, qu'ils soient à l'Anglaise ou à l'Italienne.
Oui, il y aussi les Expendables, mais tu y es un petit peu sous employé, non ? C'est le piège des films de groupe, tu sais, surtout avec toutes les icônes que Stallone a invitées et auxquelles il faut filer un certains temps de présence pour les rentabiliser. Oui, c'était sympa, Expendables. Mais tu n'es jamais meilleur que quand tu joues en solo, au final... Comme dans Hyper Tension, justement, où tu t'es abandonné à ces deux sales gosses et à leurs facéties, là... Euh, Neveldine et Taylor. C'est ça.
Il y avait aussi toutes ces bonnes séries B bien sympas, qui défouraillent, comme Safe. Blitz était très bien aussi. Homefront, encore mieux. Et Course à la Mort...
Quoi ? Mechanic ? Je pensais qu'il était foireux, mon trait d'humour... Aïe ! Oui, oui oui ! Je vais en parler, de ton film ! Mais par pitié ! Eloigne ma tête de cette plaque chauffante !
C'est pourtant vrai que ces crétins de distributeurs ont failli ne pas me faire venir parce qu'ils ont abandonné l'idée de reprendre le titre qu'ils avaient utilisé il y a cinq ans. Comment ce Mechanic peut-il faire sa Resurrection quand il a auparavant été nommé Le Flingueur ? Comme si cette suite en était vaguement une et qu'elle pouvait s'appréhender de manière isolée, autonome. Et finalement, c'est le cas.
OK ! OK ! C'est bien le dernier de tes films qui appelait une suite, Le Flingueur. C'était pas mal, dans une atmosphère un peu plus apaisée, avec le Ben Foster que tu prenais sous ton aile. Tu n'as pas dû en revenir toi même, quand on t'a proposé de la tourner cinq ans après. Et histoire de raccrocher les wagons, on envoie une messagère avec les dernières images du premier épisode. Elle est pas mal d'ailleurs, et elle a du monde au balcon. Mais elle n'a pas dû être à ton goût, puisque tu lui fais manger la table dès la première séquence. C'est sûr, Jessica Alba aurait eu un tout autre effet ! D'ailleurs, c'est ce qui se passe, vu que tu l'emballes comme dans une pub Hug Avenue (en deux temps trois mouvements) et que tu te paies une séquence bisous / calinous qui soignent comme par magie les maux d'enfance tout en expliquant les motivations (débiles) du vilain. Rien que pour cela, et cette séquence entre les draps digne de l'antique film de seins qui passait sur M6, m'est d'avis que tu es un esthète, mon cochon, surtout après avoir côtoyé Amy Smart, Natalie Mendoza, Charlize Theron ou encore Saffron Burrows...
Aïe... Aïe ! Non, pas le bras s'il te plaît ! D'accord ! J'vais juste dire que l'introduction du scénario est capillotractée, que le love interest est torché à la truelle et que le motif de la vendetta du méchant contre toi est tout simplement dérisoire... Oui ! Aïe ! C'est fini pour les défauts ! Ah non ! J'oubliais Tommy Lee Jones qui est totalement hors sujet dans son pyjama rayé et sa chemise de nuit old school. Ca y'est ! Ca y'est ! C'est fini ! Promis !
Ahhh ! Je sens plus mes doigts... Rends-les moi STP... Mais arrête de me regarder comme cela ! Tu me fais peur, là, Jason ! Pas la peine de me taper dessus pour dire que j'ai passé un bon moment quand même ! Arrête !
Oui, Mechanic Resurrection, c'est pas mal, pour peu que l'appréciation du scénar' passe au second plan. Car cela remue pas mal, sous la caméra de Dennis Grossel... Oui, Gansel, c'est pareil. Il sale bien le hareng quand il s'agit d'emballer l'action et de te flatter dans tes distributions de bourre-pifs, ou quand tu te passes de façon éclair de la crème anti requin... Aïe ! Pas taper !
Ton dernier effort sert aussi au spectateur un trip un peu Mission : Impossible bienvenu, dont le sommet est certainement la scène assez spectaculaire et originale de l'attaque de la piscine qu'Ethan Hunt n'aurait sans doute pas dédaigné accomplir. Cet aspect se retrouve aussi dans les contrées visitées, variées et dépaysantes.
Beaucoup de choses, finalement, dans Mechanic Resurrection, concourent à donner au spectateur ce qu'il est venu chercher, du spectacle divertissant, assez généreux et bourrin qui procure un plaisir immédiat. L'oeuvre est oubliable, soyons honnête, mais assez agréable et se suit sans ennui. Comme l'immense majorité de ta filmo, Jason. Malgré certains défauts bien présents, comme je l'ai déjà précisé.
Bon, voilà ! Tu vois qu'il ne fallait pas me forcer ! J'en ai dit du bien de ton dernier film... Je ne l'ai pas regrettée, cette heure et demi en ta compagnie, même si c'était un peu douloureux.
Tu rigoles enfin un peu, Jason. Mais s'il te plaît, tu peux me conduire aux urgences ? Je ne sens plus mes jambes, là...
Jason ?
Behind_the_Mask, qui a fait une mauvaise rencontre.