Cette critique fait partie de la liste "John McTiernan, the Last Action Hero".
https://www.senscritique.com/liste/John_Mc_Tiernan_the_Last_Action_Hero/1604222
En odeur de Sainteté à Hollywood (ses trois derniers films ayant rapportés en tout 439.548.156M$ dans le monde), John McTiernan peut s'atteler aux projets qu'il souhaite.
Ce sera donc le script de Tom Schulman et Sally Robinson qui trouvera grâce à ses yeux.
Tournant le dos au genre qui lui a apporté gloire et fortune, McT décide d'explorer le film à sous-texte écologique.
Ayant été ravi de sa collaboration avec Sean Connery sur Red October, il l'embarque donc sur le projet.
Pour lui donner la réplique, il va se tourner vers Lorraine Bracco (d'après la rumeur, elle abandonna le rôle de Catwoman dans Batman Returns pour ce film, ce qui est certainement une bonne chose) qui venait juste d'exploser dans le dernier film de Scorsese, Goodfellas.
Ce sera là une malencontreuse décision de sa part, qui entrainera le film dans une mauvaise direction...
Le tournage se déroula dans la jungle de Catemaco, au Mexique.
Bien que connaissant les difficultés à tourner dans ce genre de lieu, McT est confiant dans l'entreprise.
Mais bien vite, des tensions se font jour.
Tension concernant la forêt pluviale, ainsi que l'explique Sean Connery:
"-There's a very important scene in the movie, and we had impossible conditions - this hot, thatched roof and a rainstorm, we had insect noises which you absolutely couldn't believe in Mexico and you couldn't control (...) Technically, it was a nightmare. But that was what we had."
Tension entre McT et Lorraine Bracco. Le réalisateur dit:
"-I had not ''the vocabulary'' to speak with Bracco, as well had a ''lack of experience'' in dealing with actors."
Enfin, Connery Vs McT:
"-McTiernan was unable to properly guide Lorraine Bracco's performance.
'It's a director's task to direct an actor or actress...''
Bref, rien ne fut simple sur Medicine Man (originellement titré Dr Bronx and the Medicine Man) et le résultat s'en ressent.
Il est assez difficile de bien saisir les tenants et les aboutissants du récit:
-est-ce une comédie romantique (bien que McT n'ait jamais voulu cela, j'en prends pour preuve le baiser final avorté, car la scène est coupé abruptement alors que Lorraine Bracco s'apprête à embrasser Sean Connery)?
-un film écologique (de fait, beaucoup de scènes sont à côté de la plaque)?
-un réquisitoire sur la mauvaise influence de l'Homme Blanc sur les tribus autochtones (pourtant, la manière d'agir de Campbell envers ces derniers est parfois limite)?
Medicine Man semble partir dans toutes les directions et se délite au fur et à mesure de sa progression.
De fait, la création du vaccin contre le cancer semble juste être un artifice pour relier l'ensemble des scènes, mais d'une manière assez maladroite.
Sean Connery (qui semble avoir gagné une bataille, celle de la queue de cheval -car c'est ainsi qu'il voulait que soit Ramius dans Red October, mais les moqueries de l'équipe l'avait fait abandonner ce "style", même si il dit s'être inspiré de Goldsmith pour ce film-ci) parvient à donner corps à son personnage, tandis que Lorraine Bracco semble totalement hors-sujet du fait de son manque de crédibilité.
Il est vrai que McT semble plus intéressé par son décor naturel, que par sa direction d'acteurs.
Reste donc de biens belles images, illustrant la beauté millénaire de ces lieux qui hélas, tendent à disparaitre...
Medicine Man semble donc une bouffée d'oxygène entre deux gros films de studios.
McT s'est fait plaisir, mais au détriment d'une narration chaotique, entrainant ce film dans la catégorie d'un malheureux accident industriel...