Le jeune Robert Hossein joue Raven, un dur de dur, un féroce qui, a peine sorti de prison, met au pas les truands du quartier.
D'après James Hadley Chase, Yves Allégret met en scène un film de gangsters, un polar bien noir qui fait d'autant moins dans le romantisme ou dans la peinture pittoresque de la pègre, qu'au delà des bisbilles et règlements de compte classiques, c'est la prostitution, les claques -dans les deux sens du terme- et le milieu des proxénètes qui sont au coeur du sujet.
Le film est, à cet égard, assez désagréable dans le sens où les femmes sont particulièrement méprisées et maltraitées dans cette intrigue. En cela, le sujet ne laisse pas indifférent. Si le scénario n'est pas d'une grande richesse, les dialogues sont plutôt réussis et l'argot de Paname, si complaisant dans certains films de truands, est ici acceptable, sinon parfaitement authentique.
Beaucoup de visages connus. Ainsi Jean Lefèbvre rencontre-t-il Pierre Mondy, un vrai sale type, dans une scène qui n'a rien à voir avec les Chaudard et Pithivier de Robert Lamoureux... Yves Allégret n'atteint pas la qualité des modèles du genre de l'époque ("Touchez pas au grisbi" ou "Du rififi chez les hommes") mais réalise polar honorable.