Je vais commencer par dire une chose qui me semble importante : je n'ai jamais vu un seul film de Francis Ford Coppola. La saga du parrain ne m'intéresse absolument pas (je sais qu'à un moment, il faudra bien que je la regarde, mais j'ai une petite tendance à repousser l'échéance.) et même pour son Dracula, qui pourrait potentiellement m'attirer, je n'ai pas encore réussi à trouver le temps de le voir. Autant dire que quand le réalisateur a annoncé sortir ce projet, ça ne m'a pas beaucoup remué. Malgré tout, les réactions lors de la sortie du film furent si extrêmes (dans un sens ou dans l'autre), que ma curiosité a fini par être piquée au vif...
Que dire de ce film ?... J'ai eu l'impression de voir le film d'un étudiant qui sortait de l'école (ou d'un vieillard qui approche de la sénilité), à qui on dit « tient, voilà cent millions de dollars, c'est porte ouverte, fait ce que tu veux ». Résultat, on a un Coppola en roue libre qui s'éclate et fait tout et (surtout) n'importe quoi. On ne sait pas me dire non ? Alors je vais faire des références à tire larigot (je ne suis vraiment pas sur que Fritz Lang aurait accroché à ton film Francis...) , des références historiques toutes les trois secondes, des parallèles politiques qui ont autant de discrétion qu’un rhinocéros dans un magasin de porcelaine et des réflexions pseudo-philosophiques qui auraient parfois eu leur place dans version femina, tout ça sur fond de voix off insupportable.
Le problème ? Ben, c'est que ça ne donne pas un chef d’œuvre Francis... Ça donne une histoire bâclée, pas fine, pas souvent bien jouée (au bout d'un moment, arrêtez de prendre Adam Driver, il est nul.) et surtout tellement étrange qu'on finit par sortir de l'histoire. Le reste du film n'est, par ailleurs, pas forcément mieux, puisque le visuel hésite entre plans très jolis et d'autres à la limite du ridicule tant ils sont surchargés et exagérés. Les personnages sont insupportables à l’extrême (Oui, je sais, c'est fait exprès, ça n’empêche pas que j'aie envie de baffer Julia du début à la fin, et faire bien pire à César et Cicéron... Difficile d'en avoir quoi que ce soit à faire de ce qu'ils leur arrivent dans ce cas-là...) Et le message est tellement peu subtil qu'on finit par ne plus s'y intéresser. Ah, et tant qu'on y est, vouloir dénoncer Trump d'un côté et dire de la merde en interview et prendre un acteur totalement pro Trump dans son film, malgré les critiques, ça brouille un peu ce que tu tentes de dire...
Alors, au final, que peut-on dire de ce film ? En fait, j'ai l'impression que Coppola est devenu tellement intouchable (il y a des chances que ça change après ce film.) que les producteurs ont réagi comme des parents devant leur enfant de 3 ans qui vient de dessiner pour la première fois... « Oui, oui, Francis, c'est bien, il est joli ton film, promis, on va le garder. ». Pas sûr que ça fasse un bon film, la preuve. Les résultats de mégalopoles seront cataclysmiques, laissant le réalisateur dans le désarroi et jetant un froid glacial sur la suite (La fin ?) de sa carrière. Il reste un regret, savoir ce qu'aurait pu être ce film s'il était sorti comme prévu en 2001 et que tout ce qui avait été fait n'avait pas été détruit à cause des attentats.