The good, the bad, and the nazi

Les séquences filmées par ces soldats allemands ne sont au final pas extraordinaires, mais ce sont les commentaires qu'ils en font qui offrent le plus d’intérêt. Cinquante ans après la guerre (a l'époque ou le documentaire a été tourné), quels souvenirs gardent-ils de cette époque et de leurs vies sur le front de l'Est? Que choisissent-ils de dire, et que préfèrent-ils taire? Comment présentent-ils les choses avec le recul de l'âge?

Le film est particulièrement intéressant pour la pluralité des points de vue qu'il donne a entendre, sans les hiérarchiser explicitement. Ça va de l'"innocent", simple victime d'un contexte historique et aujourd'hui clairement repenti, à l’ambigu nostalgique carrément flippant, en passant par plusieurs nuances. Il est fascinant de deviner la honte ou le mensonge que trahissent les visages et les changements de voix de certains de ces vieux hommes, comme pris au piège malgré leurs meilleurs efforts pour éviter les sujets difficiles.

Le rythme du documentaire en lui-même est sans doute trop lent, et côté sonore on a la définition du mot "minimum". A laisser de côté si on est trop fatigué, mais à voir si on s'intéresse a la période et aussi à ceux qui l'ont vécue du côté "obscur". Ou en écho aux témoignages de vétérans américains qui servent d'introduction aux épisodes de la série Band of Brothers.