MEKONG STORIES (13,8) (Phan Dang Di, VIETN, 2016, 102min)
Ce récit initiatique envoûtant dépeint les destins de Vu, apprenti photographe, Thang un petit trafiquant, et Van jeune femme rêvant de devenir danseuse, vivant à Saïgon au début des années 2000. Phang Dang Di nous dresse un portrait saudade de la jeunesse vietnamienne en quête de trouver sa place au milieu d’une ville en pleine mutation sociale et économique. La magnifique et languissante mise en scène, au un sens du cadre très maîtrisé enveloppe d’une maestria visuelle les multiples récits composés de (trop) nombreuses ellipses. La structure narrative déconstruite déroute un peu dans la première partie du film, et la seconde partie se révèle bien plus fascinante, là où les corps se libèrent (découverte de son identité sexuelle) dans une imagerie d’une sensualité signifiante offrant des scènes d’un onirisme sublime ou la masculinité se confronte aussi brutalement. Ce long métrage poétique et fantasmagorique (cousin de l’univers d’Apichatpong Weerasethakul) au cours de l’intrigue un désenchantement où le fleuve Mékong illustre les lueurs d’espoirs engloutis comme autant de vieilles branches mortes. Le casting bien choisi permet de s’attacher aux personnages malgré un récit morcelé. Venez rejoindre les bords du fleuve «des neuf dragons» et laissez-vous bercer en découvrant ces «Mékong Stories». Impressionniste, doux et désenchantée.