Le bouille à Bess
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Premier long métrage de Nabil Ayouch, « Mektoub » a toutes les caractéristiques d’un brouillon. Ce road movie mélange une description de la ruralité, une dénonciation de la corruption, la relation heurtée du couple central et un certain caractère social. En fait le réalisateur se contente de filmer, tout en survolant chacun de ces aspects. Etonnant de sobriété, comme la mise en place du viol, où en se montrant rien il réveille les pires monstres de notre inconscient, évitant l’obstacle de la sauvagerie gore d’un Tarentino dans « Reservoir dogs ». La suite est plus ou moins heureuse avec trois grands moments : la rencontre avec le Cherif, celle avec la cheffe du village (la jolie Malika Oufkir à la présence imposante) et celle avec les fermiers. Sinon quelques belles prises de vues et un grand moment comique avec le pompiste (Abdelkader Lofti). La fin bâclée se veut un clin d’œil, mais les faits graves (1), sources du film, méritaient un développement plus explicite. Bien qu’inégal, car sans doute trop peu écrit avec trop de scènes mal scriptées et une construction trop à plat, le film mérite le détour par la découverte d’un Maroc loin des images touristiques et de l’exotisme de bazar qui va avec. Pour le réalisateur, plutôt urbain (il a grandi à Sarcelles), cet aspect de la ruralité fut sans doute une découverte ce qui expliquerait son choix.
(1) Mohammed Mustapha Tabet, chef des renseignements généraux de Casblanca, a été condamné à mort et éxécuté en août 1993, pour le viol de 518 femmes. Une première pour un «intouchable».
Créée
le 12 mars 2021
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