Non, je n'aime pas Lars von Trier, tout comme j'aime pas tous ces nouveaux qui prétendent surfer sur la Nouvelle Vague et tourner des films ultra-contemporains sous prétexte que c'est " intello ". Ouais, loin d'aduler les comédies françaises ou les blockbusters hollywoodiens, j'aime les films qui ne sortent pas d'un mec dont le seul avantage est de se prétendre " intello " et de pondre des " créations " dissoutes qui ont choisi le cinéma parce qu'aucun autre art ne les aurait voulues.
Je ne suis qu'un partisan de l'équilibre, de la cohérence, et surtout, ce que von Trier et tous ses amis ont oublié depuis bien longtemps, je ne suis qu'un humble défenseur du spectateur. Et ce film est une insulte aux spectateurs en plaçant son auteur et sa volonté sur le piédestal de la suprématie élitiste et contemporaine. Je peux admettre et apprécier la forme au détriment du fond quand c'est bien fait, quand ça a du sens. On me reprochera peut-être d'incendier Lars von Trier alors que j'adule Kubrick, mais il y a une différence : Kubrick par exemple savait tourner un film et le faire valoir. Melancholia ne sait que le faire savoir et se reposer sur les lauriers que la Nouvelle Vague a imposés, tout comme le théâtre contemporien se repose vaguement sur une vulgarisation de la pensée de Brecht, tout comme tous les auteurs contemporiens font du Nouveau Roman et de la révolution des années cinquante un prétexte à leur médiocrité.
Alors quand, de la remise en cause des carcans habituels d'un art, on fait une soupe infâme en se contentant d'avoir lu la recette comme tout le monde, alors oui, c'était mieux avant.