Melancholia par Sophie_Stickee
Melancholia de Lars Von Trier est un film totalement à l'opposé des blockbusters hollywoodiens portant sur la fin du monde. On est loin des cris, loin des mouvements de foules en panique, loin des multiples explosions de centrales nucléaires, loin des routes qui s'effondrent, et des mers noyant toute forme de vie.
Le long métrage nous donne à voir des personnages pudiques, joués par des acteurs étant sans cesse dans l'under playing. Certes l'ouverture du film est particulièrement lente, et il semble difficile d'entrer dans le film, mais la réception d'après mariage nous immisce peu à peu dans la tête des protagonistes. Outre donc la beauté quasi inégalable des plans, Von Trier nous plonge dans une fin du monde où nos héros parlent peu, ont terriblement peur, mais font preuve d'une incroyable maitrise de soi, en espérant préserver au maximum le petit garçon du couple. Le long métrage ne nous pousse pas à adorer, ni à idolâtrer qui que ce soit. Il nous offre simplement une vision plus douce en apparence de la fin du monde, mais qui en fait nous torture l'esprit une fois le film terminé. Non il n'y a aucune violence visuelle, aucune violence verbale, mais une violence psychologique élaborée avec brio par Lars Von Trier. Ce dernier nous prouve ici qu'il n'y a pas besoin d'artifice pour mettre en image sa vision de la fin du monde, mais qu'il suffit de plans extrêmement précis, dues notamment à un travail très poussé sur la lumière, et d'un jeu d'acteur très sobre, mais aussi très complexe. Chaque silence traduit la tension ressentie par chacun. Les yeux sont mouillés mais les larmes coulent très peu.
Au final, avec Melancholia, Lars Von Trier nous offre une sublime démonstration de l'art de raconter; de l'art de mettre en image ce sur quoi on ne saurait mettre un mot. Melancholia désigne une planète, certes, mais il désigne surtout ce qui se cache en chacun des personnages, notamment celui de Kristen Dunst.
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