Ma tête oscille toujours entre le 8 et le 9 pour ce film... J'ai penché pour le 9 car il produit sur le spectateur ce que font les grands films : une persistance ; comme la persistance rétinienne, sauf qu'ici c'est une persistance dans l'esprit, un truc qui fait qu'il ressurgit dans ta tête à certains moments de ta vie, que tu y penses, que tu essaies de l'expliquer, de ressentir à nouveau les mêmes émotions qu'au visionnage.
On pense regarder un film sur la dépression, et schbam ! (ou paf ! le chien, c'est selon), on se retrouve transporté dans un monde plus métaphysique, dans lequel les caractères ressortent et se déploient. Justine devient soudainement quelqu'un d'autre, Claire se délite. Les hommes, lâches, disparaissent pour ne laisser que la sororité, la famille, le sang commun qui se débat comme il peut avec ses angoisses et les aléas de la vie.
Le tout début est longuet, mais indispensable à la suite, et prend tout son sens à l'avancée du film. J'ai eu du mal avec le contexte social des protagonistes, ces femmes et hommes pleins aux as qui se regardent le nombril en pleurant, mais finalement, j'y vois une égalité devant le mal-être et la dépression.
Mon premier "vrai" Lars Von Trier (après Dogville que j'avais détesté pour sa violence) malgré la forte résistance que j'ai à l'encontre du personnage. Je vais p'tetre même en mater d'autres.