Le jour où on arrête de filmer la fin de l'Humanité, peut-être, pourra-t-on voir qu'elle existe enco

[Pourquoi avons-nous cette obsession de notre Fin ?]


Je reste dubitatif par rapport à ce film, je ne dis pas que l'Humanité n'a pas de tort, loin de là, je suis même le premier à m'en plaindre et à perdre espoir en voyant ce que nous faisons subir à notre planète, nos semblables et à toute vie qui existe autour de nous. Je comprends le pessimisme notoire, je dirais même parfois plus, que c'est compréhensible.


Mais en quoi devons-nous être mélancolie, s'il n'y a rien de bon sur Terre, si notre planète est mauvaise en quoi devons-nous être tristes, réjouissons-nous de la fin de cette calomnie qu'est l'Humanité, en quoi la tristesse rachètera nos fautes passées, plus encore en quoi cela changera quelque chose, puisque nous ne changerons rien, parce que nous n'avons aucun impact sur les événements qui ont façonnaient nos civilisations, et nos vies, notre vie.


De quelle hypocrisie nous permettons-nous encore de nous sentir victime. Ô bien sûr, ce n'est pas du fait de l'Homme si une autre planète vient à s'écraser sur nous, ce n'est pas notre faute, non. Mais qui sont nos véritables bourreaux dans cette histoire, est la société, nos patrons, notre famille, notre conjoint(e), où serait-il possible que ce soit aussi nous-mêmes, les propres fautifs de nos existences gâcher ?


Avons-nous encore la légitimité de nous plaindre, alors que nous nous contentons de la médiocrité. Avons-nous encore un quelconque contrôle sur notre existence, alors que nous laissons le choix aux autres de dicter nos vies.


De quelle mélancolie parlons-nous, celle de notre enfance, où tous étaient plus simples, puisque tous nos "pseudos" responsabilités n’accablaient pas notre quotidien, ou alors la mélancolie de ne pas avoir fait d'études, ou de ne pas avoir choisi les bonnes, qui font que nous ne sommes pas heureux dans notre quotidien. La mélancolie d'une société qui favorise des salauds, car ils ont les moyens d'acheter leurs libertés, alors que d'autres meurent de faim, ou de maladie, parce qu'on dit qu'ils ne sont pas assez évolués.
La mélancolie d'un amour passé, une relation que l'on regrette d'avoir perdu, parce que au moment où nous la vivions, nous n'étions même pas capables de voir à quel point, c'était beau.


Je crois que c'est pour cela que je comprends le personnage de Justine (Kirsten Dunst), celui qui a peur de mourir et celui qui n'a pas encore vécu, parce que l'on ne comprend que la réelle essence de la vie que lorsqu'elle arrive à son terme.
Et pourtant je comprends la haine de Claire (Charlotte Gainsbourg), comment peut-on être aussi insensible à la fin de toute vie sur Terre, comment peut-on dénigrer la vie parce que sa propre espèce n'arrive à voir sa beauté que lorsqu'elle est sur le point de disparaitre à tout jamais.


Et ce film, c'est la même chose, comment peut-on l'aimer alors qu'il nous peint, comme beaucoup d'autres la fin de notre monde, nous mettre face à notre impuissance, à nos ridicules petites vies misérable, minable que nous satisfaisons de pathétique saloperie et de la légitime bassesse de nos vies, à nos querelles inutiles et sans fondement, que notre égoïsme notoire régit par nos sentiments, puisque ce n'est pas de notre faute en fin de compte, c'est celle des autres, hein !


Comment peut-on le détester, alors qu'il nous insiste à changer de voie, c'est à nous de changer les choses, à personne d'autre, rien n'est sans difficulté, mais si nous n'agissons pas, ne vient pas dire que c'est la faute des autres, que c'est l'Homme qui est fondamentalement mauvais et que nous ne pouvons rien y faire de plus. Je ne dis pas que nous n'avons pas cette part d'ombre, de chaos en nous tous, j'ai moi-même mienne, je l'ai fait subir à mes proches, je l'ai laissé détruit ce que j'aimais.


Si je devais être mélancolique d'une seule chose, une seule... Ce serait de ne jamais avoir connu ces mélancolies et de n'avoir pas compris que la véritable mélancolie, n'existe que parce que l'on se conforte dans notre malheur, dans notre passé, plutôt que de voir à quel point, il nous faut vivre maintenant, pour pouvoir faire quelque chose. Nous avons besoin de la mélancolie pour nous en sortir, pas pour y rester.


Mais bon que pouvons-nous y faire si la Terre venait en collision avec une autre planète... J'espère que ce jour-là, s'il arrive, ce que je ne souhaite pas, je pourrais mourir le cœur léger et que je pourrais remercier la vie et la Terre de m'avoir permis de vivre cela....


Je crois que je suis mélancolique, mais de quoi...

Le Nomade

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