Ce qui m'a touchée dans Melancholia, hormis le jeu des actrices, la mise en scène, les images époustouflantes en symbiose avec la musique, c'est la justesse et la sobriété avec lesquelles est décrite la dépression. J'ai l'impression que le réalisateur (ainsi que Kirsten d'ailleurs) connaissent bien cet état, il ne peut en être autrement car en regardant ce film, j'ai eu l'impression qu'ils étaient entrés dans ma tête.
Durant la première partie, j'ai vu Justine d'un point de vue extérieur, et en la regardant évoluer, j'ai bien vite compris sa maladie ainsi que ses causes - les pressions sociales et professionnelles, les gens autour d'elles tous intéressés mais dénués de générosité et de bon sens, les parents ratés, le père qui n'est plus un père et qui "s'en est allé", la mère désabusée et culpabilisatrice. Et il y a cette phrase de Justine : "J'essaye d'avancer, mais j'ai les jambes empétrées dans du fil de laine gris, et c'est lourd, c'est très lourd à traîner." (Je ne sais pas si elle le dit exactement comme ça, mais c'est ce qui m'en est resté).
Puis dans la seconde partie, oppressante, suffocante, épatante, j'ai eu l'impression d'entrer dans la tête de Justine, et d'assister à la métaphore de sa dépression. Qui s'approche, qui fait peur, reflue pour finalement revenir l'écraser, elle ainsi que tous ceux qu'elle aime. Elle qui a fini par accepter (renoncer ?) et laisser venir une chose contre laquelle on ne peut pas luter.
Voici ma perception du film.
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