Il me semble qu’un film pendant lequel on compte les minutes n’est pas un film réussi. Mélo tombe pour moi dans cette catégorie, avec un sentiment d’avoir participé au déroulement d’un scénario plat et parfaitement banal. Les films ayant pour thème l’adultère ne manquent pas, mais ce qui signe leur réussite en général, c’est ce supplément d’originalité qui les sépare du reste: des personnages caractéristiques, des lieux originaux, des situations particulières, parfois même des fins inattendues. Mais Mélo n’a rien de tout cela: des personnages comme les autres, des lieux quotidiens: des appartements en région parisienne, des événements complètements fades (dîners, rencontres chez l’amant)... même la chute du film avec
le suicide de Romaine
laisse indifférent.
Bien sûr, ces reproches pourraient finalement être adressés en premier lieu à la pièce de théâtre dont est adaptée le film. Mais, qu’est-ce qu’une adaptation cinématographique si elle n’apporte aucune valeur ajoutée à l’oeuvre de référence? Et ne me parlez pas des effets spéciaux qui reproduisent un semblant de rideaux de théâtre... je n’appelle pas ça de la valeur ajoutée. Mentionnons tout au plus les prestations honorables de Pierre Arditi, Sabine Azéma et André Dussolier.